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Publications

Célébration de l'Estrie, en coll., Éd. Jour et Nuit, Sherbrooke, 1984,
153 p. (épuisé)

Les Coeurs d'Or, chantons !, en coll., Éd. Jour et Nuit, Sherbrooke, 1989,
148 p. (épuisé)

Les Coeurs d'Or, chantons Noël !, en coll., Éd. Jour et Nuit, 1992,
110 p. (épuisé)

Sous la poussière du grenier... mes souvenirs d'autrefois, Martel, Bernard, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2003,
61 p. (épuisé)

Silences Majuscules, suivi de La Souffrance de vivre et d'aimer, Martel, Ronald, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2008, 140 p.

Coeur Rouge, Vachon, Catherine, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2008,
460 p. (épuisé)

Le dernier impie, Martel, Ronald, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2008,
146 p.

Survivre aux saisons de l'amour (La part de Dieu), Beaudoin, Jean, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2010,
249 p.

Jacqueline Laforce, la comédienne flamboyante..., Martel, Ronald, Éd. Jour et Nuit, Lac-Mégantic, 2011,
333 p.

Autres livres de Ronald Martel, ailleurs qu'aux Éditions Jour et Nuit :

Le droit de s'aimer, Martel, Ronald, Séminaire de Sherbrooke, Sherbrooke, 1972, 140 p. (épuisé)

Vestiges de Vertiges, Martel, Ronald, Éd. de la Basoche, Québec, 1977, 106 p.


Extraits de livres

Célébration de l'Estrie, en coll., 1984

Liminaire
« Voici un livre d'appartenance délibérée. On naît forcément dans un coin du pays, on l'habite par choix ou par nécessité, puis on fait de hasard vertu.

Voici des écritures amoureuses, concernées par des naissances, des enfances, des existences. On est allé jusque dans les pré-histoires archéologiques et politiques, mais on explore surtout les pays physiques et intimes, ruraux et urbains qui hantent la mémoire et construisent un réel habitable.

Ces textes, en leurs formes et incitations variées, parcourent sur des plans multiples le canton montueux du village planétaire dominé par l'Orford. L'hommage à Alfred DesRochers, partout implicite, est rendu concret par le choix qu'on a fait de ses textes les plus explicitement estriens. Les deux poèmes sur les «Cantons de l'Est» sont inédits, de même que sa conférence sur les circonstances historiques et politiques qui ont fixé la désignation de notre région.

L'écriture met le pays en images, mais l'art dévoile la réalité qui se cache derrière les mots. L'oeil construit du réel que la lecture a charge d'interpréter. Par la rêverie, nous parcourons de nouveaux cantons du réel. Le texte et l'image se laissent longuement lire en filigrane du lieu physique composant les paysages de notre existence quotidienne.
Lire et vivre ce territoire, pour l'habiter pleinement.»

Joseph Bonenfant

Magog

Bourrasque et poudrerie.
Une tempête blanche déferle sur ce paysage, embrouillant formes et couleurs, comme sous d'autres cieux le simoun charrie le sable.

Je ne retrouve aucun de mes repères habituels. Il n'y a plus ni montagne, ni clocher et les cabanes à pêche parsemées sur le lac s'estompent dans une brume digne d'outre-tombe.

J'habite une île perdue en plein hiver, balayée par le blizzard descendu en trombe des grands espaces du Nord. Mais je me ris de ce vide blanc, de cette fausse apparence de paysage. Bien au chaud de mon appartenance à ce coin de pays, je prends plaisir à le réinventer, goûtant l'illusion de le reconquérir morceau par morceau à cet univers flou des tempêtes.

Insulaire d'un pays dans ce pays tenant tête haute à l'Atlantique. J'habite quelques arpents de terre à la frontière sud-est du Québec... coin d'espace occupé, aménagé et nommé par d'autres générations qui me l'ont légué comme refuge à travers lacs, monts et forêts.

On l'appelle Estrie. Pour moi, c'est une parcelle d'univers où mon être puise ses racines, où naissent, vivent et s'endorment mes amours, mes peines, mes espoirs.

Certains jours, je porte ce pays comme talisman qu'il me suffit de toucher du bout des souvenirs pour en retrouver les formes et couleurs, les ombres et lumières.
...
À travers le flou des ans, j'ai souvenance de tous ces étés où ma jeunesse se la coulait douce les pieds dans l'eau du grand lac. Et me revient la douceur de ces soirées de juillet nichées sous les grands arbres de la Pointe. Lieu commun des premières amourettes, et des premières ruptures aussi. Maintenant, quand je lèeve les yeux sur l'été, je ne me surprends plus du mélange des mouettes blanches et des delta-planes multicolores dans le ciel de Magog. En cette saison des vacances se mêlent aux effluves de café et d'épices, un goût de musique, un soupçon de théâtre et des bouffées de folie se répandant à travers la ville.

Certaines nuits j'entends encore le crissement métallique des amours qui se balancent au parc, mais je ne sais pas pourquoi me vient alors une odeur de feuilles mortes, ni pourquoi mes souvenirs flambent tout au long de ce mois où la montagne s'embrase d'or et de rouge avant de tourner au noir. Époque où j'erre sans but dans une ville balayant à contrecoeur les restes d'un été, sachant que ce dernier soleil n'est rien d'autre qu'une halte aux portes d'une saison finissante...

Danielle Beaulieu

 

Sous la poussière du grenier... mes souvenirs d’autrefois, Martel, Bernard, 2003

«Il y avait en plein milieu du Rang de la Savane, à Piopolis, une famille nombreuse, comme d'ailleurs, il y en avait aussi dans d'autres rangs. C'était la famille de Louis Martel et d'Anna Leblond. Avec quatorze enfants, tous aussi beaux les uns que les autres, peut-être pas tous aussi taquins, peut-être pas tous aussi agaçants les uns que les autres...

...À ma connaissance, ma mère n'est jamais allée à l'hôpital pour mettre un enfant au monde. Elle est toujours restée à la maison. Elle était alors assistée par une sage-femme, madame Édouard Carrier, si je me souviens bien, qui demeurait complètement à l'autre bout du rang. Je pense qu'elle en a aidé plusieurs à accoucher, dans sa vie, au point qu'elle ne pourrait pas les compter.

Je me rappelle une fois, à l'occasion de la venue d'un plus jeune, on était allé chez le deuxième voisin, Edmond Thivierge. Est-ce que c'était la nuit, ou juste le soir, je ne me rappelle pas...

Mais à chaque fois, on devait quitter la maison. Ça devait être parce qu'on aurait pu être attaqués par les Sauvages, qui avaient la tâche d'emmener les bébés, à cette époque-là !»

 

Silences Majuscules, suivi de La Souffrance de vivre et d'aimer, Martel, Ronald, 2008

Il faut toujours s'endormir tôt
pour voir la fin de ses rêves

Courte-pointe
Je veux vivre sur ma courte-pointe
errer entre ses fleurs imaginaires
fraterniser avec ses petits bonhommes de couleurs
nu et chaleureux dans ma journée débonnaire.

Mon lit a mis son costume de fête
dominos jaunes et blancs sur fond d'orange verte
clôture écarlate entre mon rêve et le vent.

Je veux dormir dans ma fenêtre de neige
écouter la tempête battre son coeur d'argent
sur l'oreiller d'albâtre, s'étend l'emprise de l'aveu.

Ma vie s'éprend de la couche de lune
bâtir n'est plus que le joug d'exister
sous l'arc vibrant de la femme, la pâleur choit.

Mon édredon sans baldaquins s'image figée
friable, ténue d'un kaléidoscope en folie-bergère.

Je veux vivre sur ma courte-pointe
jouer avec ses formes comme avec un suaire
nu et vigoureux dans ma nuit solidaire.

Je veux vivre sur ma courte-pointe.

Mieux vaut s'éveiller tard
lorsque celle qu'on aime est déjà partie de toute façon !

L'ange de femme
À l'orée d'une fin de saison crépusculaire
L'or et la chanson du sang bannissent

Sur l'osier du frisson doux de l'oriflamme
palme encore la fleur-femme
d'aimer sur l'azur la mouette-soleil
en son désir

Au silence vibrant
des cadences montagneuses
chaparde la paix l'ange de proie

Croasse encore l'infini sparage
illustre contour des mots avec l'amour du geste
chasse-bonheur peccable au songe granule

Bâcle l'histoire invécue au féminin
le revirement d'étoile

 

Coeur Rouge, Vachon, Catherine, 2008

«-Dave !
-Oui !
-Dave Miller ?
-Oui, reprend Dave en tentant de maîtriser son émotion en reconnaissant la voix de Laurie.
-Bonjour Dave, c'est Laurie.
En entendant le nom de celle qu'il aime secrètement, Dave a l'impression que tout chavire autour de lui. Il semble que plus rien n'existe. Il tente de se ressaisir. Il se sent le gars le plus heureux de la terre, le plus terrorisé aussi. En un instant, il réalise qu'il a peur... peur des mots, des réponse3s qu'il va lui faire. Il se sent paralysé, juste à entendre sa voix. Les secondes filent, il sait qu'il doit lui répondre au plus vite.
-Dave, reprend Laurie.
-Oui, oui, je suis là. Bonjour Laurie. C'est gentil de m'appeler. Je... je sais que tu es dans le coin. J'ai lu un article, il y a quelques semaines, sur Ray Garcia dans le Sun & Star. Il y avait ta photo aussi.
-Tu vois, je tiens mes promesses. Je te l'avais dit à l'aéroport que je t'appellerais. Et voilà, je suis maintenant à Vancouver... et en pleine répétition. Je... je n'ai pas beaucoup de temps, on me fait déjà signe de retourner sur le plateau...»

 

Le dernier impie, Martel, Ronald, 2008

«Si vous narrez ici l'histoire qui vous est arrivée, en tous points bouleversante, c'est que vous éprouvez le besoin de vous justifier, de faire ou de cerner le point qui s'est fait en vous, de vous donner une présence autre à vous-même, seul survivant à fouler encore cette planète jadis florissante et populeuse.
Vous ressentez le besoin de vous expliquer à vous-même ce qui est arrivé. Quelle tristesse issue de cette catastrophe ! Quelles heures pénibles de glissade dans le vide, d'angoisse interminable... Vous en avez une envie sincère de pleurer...
Ce fut sans contredit la pire atteinte à votre existence, le pire moment à traverser dans toute votre vie, l'heure où vous avez cru mourir en même temps que le monde entier autour de vous s'écroulait, cet instant indescriptible où vous vous êtes rendu compte à cent pour cent de la violence des éléments et de la faiblesse humaine à leur résister.
À dire vrai, tout aurait dû s'éteindre pour vous aussi, comme ce fut le cas pour des centaines et même des milliers de milliers de vos concitoyens, plus, pour les milliards d'habitants de la terre. Mais il devait vous être donné une chance, croyez-vous, puisque aucune blessure majeure ne devait vous être infligée durant cet holocauste.
L'intuition vous gagnait à mesure que vous remontiez vers le nord-est, vers votre pays, vers votre ville, votre maison, en ce Saturne-di de votre voyage visionnaire.
Quelque chose en vous se formait en même temps que d'autres fibres se sectionnaient... C'est alors que vous avec compris que quelque chose d'extraordinaire allait survenir. C'est probablement cela qui vous fit revenir chez vous le plus vite possible. Vous n'avez pas mis votre projet de coucher au bordel à exécution, puisque ce geste, de toute façon, n'aurait rien eu de célèbre et n'avait plus aucune signification !
Vous vous êtes mis au lit de bonne heure, parce que vous vouliez être mieux préparé que les autres pour les événements qui se préparaient. Tous les hommes ignoraient encore, vous en étiez sûr. Mais vous ne saviez vraiment pas pourquoi vous aviez été prévenu, c'est plus tard que vous alliez comprendre, ni pourquoi il devait nécessairement rester un être humain vivant, vous en l'occurrence, ni pourquoi les événements ont dû se produire ainsi. Vous n'avez fait aucun rêve, en cette dernière nuit du genre humain, vous n'avez eu aucune visite tardive...»

 

Survivre aux saisons de l'amour (La part de Dieu), Beaudoin, Jean, 2010

«Cette année-là, madame Lacroix organisa un réveillon et invita toute la famille, ainsi que monsieur Lecours, de même que le parrain et la marraine de Marguerite. La soirée se déroula dans la joie et le bonheur. Carmen arborait un ventre de plus en plus gros.
-Encore un mois et je vais prendre mon congé parental, se disait-elle.
Enfin, le mois de février arriva avec son cortège de vent et de froid et le mois de mars commença avec du temps plus doux. Le moment d'accoucher était venu pour Carmen. Après des efforts pénibles qui durèrent sept heures, elle accoucha d'une petite fille de huit livres et demi, le 7 mars.
Carmen se mit à pleurer quand on lui mit sa fille dans les bras. Elle dit à Claude :
-Et dire que je voulais la faire mourir !
-Ne penses plus à cela. Je sais maintenant que tu vas lui donner tout l'amour dont elle aura besoin.
-Tu peux en être sûr, conclut-elle.
De retour chez eux, ils se mirent à chercher un nom pour leur fille et demandèrent à Lucie d'être la marraine, et au frère de Claude, Luc de devenir le parrain.
Par un beau dimanche du début avril, on pouvait voir au loin la vapeur des cabanes à sucre qui s'échappait des érablières pour monter vers le ciel, sous un soleil éclatant. Tout le monde se rassembla à l'arrière de l'église, où les attendait le curé Giroux.
Il leur souhaita la bienvenue et les entraîna vers l'avant pour commencer la cérémonie du baptême. La petite reçut le prénom de Sophie. Après le baptême, Carmen donna une réception à son appartement, qui se remplit rapidement de monde. Elle dit :
-Maintenant que nous avons une petite fille, il va falloir s'acheter une maison à nous.
Claude acquiesça avec plaisir et dit :
-Nous en avons trouvé une à vendre sur le chemin du Cap-de-la-Madeleine.»

 

Jacqueline Laforce, la comédienne flamboyante... , Martel, Ronald, 2011

Introduction
«Rien ne prédisposait vraiment Jacqueline Laforce, de son nom de naissance Jacqueline Poirier, à devenir une vedette de la télévision. Issue d'un milieu modeste, elle n'a pas fréquenté les grandes écoles, ni appris le métier d'actrice ou de comédienne. Elle a d'ailleurs démontré beaucoup de surprise quand les Éditions Jour et Nuit lui ont proposé d'écrire son histoire, par le biais de ce livre. À son amis, le projet semblait en contradiction avec sa modestie naturelle. Elle ne croyait pas avoir grand-chose à dire... Jacqueline n'a pas cessé de répéter, à plusieurs reprises, qu'elle jugeait son histoire plutôt ordinaire.
Pour l'auteur, au contraire, l'histoire de Jacqueline Laforce - le nom qu'elle a adopté en se mariant avec l'homme de sa vie, Claude Laforce - contient plusieurs éléments dignes des personnages de nos excellents téléromans québécois et des comédiens qui les incarnent.
Son histoire se compare très bien à celles de plusieurs immigrants et immigrantes qui, partis de rien après leur arrivée en Amérique, ont gravi tous les échelons pour se démarquer dans plusieurs domaines, réaliser de grandes choses et même faire fortune.
Leurs biographies ne manquent pas de fasciner, de frapper l'imagination des lecteurs de tous âges et de toutes les conditions sociales. Nous ne doutons pas que ce livre puisse, lui aussi, produire cet effet sur plusieurs lecteurs...
Jacqueline Laforce a infléchi, sans contredit, la courbe du destin. D'une femme humble et modeste, elle est devenue flamboyante, capable de gestes merveilleux, une femme que la célébrité appelle, ce qui en fait un modèle pour plusieurs, même un motif d'espérance en un meilleur sort pour plusieurs autres. Une preuve vivante que tout peut survenir dans la vie, qu'à tout âge les projets peuvent foisonner et se réaliser.
Le lecteur découvrira une femme attachante, honnête, conséquente avec elle-même et ses principes de vie, foncièrement croyante, déterminée, maternelle, optimiste, appréciée, parfois euphorique, toujours généreuse. Simplement la décrire représente déjà tout un programme ! Imaginez ce que serait la suivre, l'accompagner dans ses nombreuses auditions, les tournages variés où ses talents sont mis à contribution, dans ses rencontres avec les vedettes du petit et du grand écran, et pourquoi pas, dans les petits gestes de tous les jours !»




Les Éditions Jour et Nuit • 819 583-4680 • ronaldmartel@axion.ca